Monsieur Bors’ a rencontré les équipes de Booska-P à moins d’un mois de la sortie de son album Requiem…
L’attente a été longue… dans cette dernière ligne droite, elle est devenue insoutenable ! 10 ans après son premier album solo Paradis Assassiné, Lino remet le couvert le 12 janvier 2015 avec la sortie de l’album Requiem. Véritable icône dans le monde du rap français, Lino justifie année après année son statut de meilleur lyriciste du hip-hop hexagonal. A quelques semaines du projet tant attendu, Lino s’est livré sur l’évolution de son art devant les caméras de Booska-P.
La selection naturelle n’existe plus
Avec près de 20 ans de carrière, Lino a vu grandir et évoluer la culture hip-hop. Avec l’apparition d’internet et d’une certaine économie du rap, le milieu a changé, par forcément pour le meilleur : « Avant le rap se portait mieux, il y avait une sélection naturelle qui n’existe plus. Le rap est devenu tout et n’importe quoi. Quand on a commencé, on ne savait pas ou on allait, on kiffait juste. Aujourd’hui, l’argent est arrivée et les rappeurs formatent leurs trucs pour faire carrière » constate-t-il.
J’essaye de sauver les meubles
Le rap, en étant branché à la réalité, est forcément influencé par la société ce qui a tendance à tirer le niveau vers le bas : » Plus la société sera dégueulasse, plus le rap ressemblera à ça. Moi j’essaye de sauver les meubles…Si ça continue comme ça, ça va partir en couilles. Avant, copier quelqu’un était un crime, aujourd’hui le mec qui est pas comme les autres, c’est lui qui a un problème. Quand on était petit, dans le rap, c’était cool d’être intelligent, aujourd’hui c’est cool d’être bête » explique-t-il.
Mon seul critère, c’est le message
Passionné de rap, Lino s’attache particulièrement aux messages présents dans les textes : « Mon seul critère quand j’écoute un artiste, c’est son message. Le support je m’en fou, je veux juste savoir qui il est…Evidemment que je ne kiffe plus vraiment aujourd’hui, comme beaucoup de gens de ma génération. Je ne vais pas écouter des mecs qui me racontent de la merde, je comprend pas leur délire. Si à mon age j’écoutais ça ce serait grave ! » s’exclame-t-il.
Je rap avant tout pour moi
A travers cet album, Lino a avant tout cherché à se faire plaisir, même s’il est conscient de l’attente du public : « C’est d’abord pour moi que je fais ça, il y a quand même une démarché égoïste dans l’art. Je le fais pour moi, avec mes critères…après si les gens apprécient tant mieux ! Faire du rap pour les gens c’est pas la bonne chose, c’est faire du commerce donc il vaut mieux éviter quand on est artiste » conclu-t-il.
