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La vie de Pablo : 40 anecdotes complètement dingues sur Pablo Escobar

La vie de Pablo : 40 anecdotes complètement dingues sur Pablo Escobar

À l’occasion de la diffusion de la saison 2 de Narcos, retour sur le funeste parcours de celui que l’on surnommait « le roi de la cocaïne » et qui avait fait pour sienne la devise « plata o plomo »…

1. Fils d’un fermier et d’une institutrice, Pablo Emilio Escobar Gaviria débute sa carrière criminelle en falsifiant de faux diplômes scolaires et en revendant des tombes volées. Lorsqu’il se lance dans le business de la coca, c’est notamment parce qu’il pense que l’activité présente très peu de danger et ne nécessite pas de tuer.

2. Pablo Escobar a rencontré celle qui deviendra sa femme alors qu’elle n’avait que 13 ans et lui 24. Victoria Eugenia Henao Vallejo et lui se marieront en 1976 lorsqu’elle en aura 15. Malgré ses innombrables maîtresses et ses soirées où la débauche était reine (et où des mineures étaient fréquemment conviées), le couple restera uni jusqu’à la fin.

3. Dans le documentaire Sins of My Father, son fils Juan Pablo raconte que son père prenait un malin plaisir à tricher au Monopoly lorsqu’ils jouaient en famille, cachant l’argent plusieurs heures à l’avance sous le tapis du salon ou entre les coussins du canapé.

Le célèbre mugshot où le pas encore tout puissant baron de la drogue est pris en photo tout sourire

L’HOMME DU CARTEL DE MEDELLIN

4. En 1978, El Patrón dégage un bénéfice net de 20 000$ par kilo de cocaïne écoulé. Alors que la production lui revient à 2 000$ net, il revend ensuite le produit 22 000$ à ses comparses du cartel Carlos Lehder et George Jung (et à qui incombent toutes les dépenses intermédiaires : corruption, pertes…)

Une fois arrivé en Floride, ce même kilo se vend entre 50 et 70 000$ aux dealers intermédiaires qui coupent ensuite la marchandise pour la revendre jusqu’à 10 fois plus chère.

5. Au milieu des années 80, le cartel de Medellín fait transiter 15 tonnes de cocaïne par an aux États-Unis, générant un chiffre d’affaires de 420 millions de dollars par semaine – soit 22 milliards par an. Une activité qui représente 80% de la consommation totale américaine. En d’autres termes, 4 lignes sniffées sur 5 proviennent directement des plantations de Pablo.

6. Pour faciliter le transit de cocaïne vers les États-Unis, le cartel achète l’île de Norman Cay dans les Bahamas. Sur place sont construits des maisons, un hôtel et une piste d’atterrissage.

7. Le cartel emploie directement ou indirectement jusqu’à 750 000 personnes pour s’assurer toutes les étapes de la production et de l’exportation de cocaïne.

10 comptables à plein temps s’occupent des finances d’Escobar. Selon la DEA, l’agence de lutte antidrogue américaine, 10% des officiers de police de Miami touchent des pots-de-vin de la part du cartel.

8. En 1983, l’organisation génère tellement de cash qu’est affrété un jet privé Learjet spécialement dédié à rapatrier l’argent liquide en Colombie.

9. Si le Cartel de Medellín était encore actif de nos jours, il se classerait 129ème sur la liste des sociétés les plus riches, devant Starbucks ou Facebook.

10. Auteur d’une autobiographie (The Accountant’s Story: Inside the violent world of the Medellín cartel), Roberto Escobar, frère de Pablo et comptable en chef, écrit que chaque année 10% de l’argent liquide stocké était perdu à cause des dégâts des eaux… et des rats qui grignotaient les billets de banque – 10% représente ici tout de même plus de 2 milliards de dollars.

11. Le cartel dépensait également chaque mois 2 500$ en élastiques pour attacher les liasses.

12. Les frontières américaines se faisant de moins en moins perméables, Escobar et ses hommes durent recourir à moult ruses pour faire rentrer leur marchandise sur le territoire (sous-marins, paquets cachés dans les pneus des avions de ligne…).

L’une des techniques les plus ingénieuses fut de faire tremper des jeans dans de la cocaïne liquide et de les exporter ensuite en tout légalité. Sur place les acheteurs lavaient les pantalons avec un produit spécial pour récupérer la drogue.

La combine sera mise à jour grâce à un informant.

RICHE COMME PABLO

13. La fortune personnelle de Pablo Escobar était estimée (avec tout ce que cela implique d’approximations) à 30 milliards de dollars.

14. Sa résidence principale a longtemps été « The Hacienda Napoles ». Située au bord d’un fleuve à quelques encablures de Medellín, grande de 22 kilomètres carrés, son entretien nécessitait l’emploi de 700 personnes.

Outre son aéroport privé qui pouvait accueillir une douzaine d’avions, son écurie, ses terrains de tennis, sa station essence et son arène de corrida (!), la propriété accueillait également un zoo peuplé de plus de 2 000 espèces : gazelles, rhinocéros, éléphants, autruches…

15. Lors des fêtes d’anniversaires de ses enfants, il n’était pas rare de voir des piñatas remplis de cash ou des tombolas mettant en jeu des peintures et des sculptures d’artistes de renom.

16. Quand la justice a commencé à perquisitionner Napoles, 12 zèbres ont été saisis. Souhaitant les récupérer Pablo Escobar a alors acheté 12 ânes qu’il a fait peindre en noir et blanc. Il les a ensuite fait échanger contre lesdits zèbres en soudoyant les gardes de l’immeuble où ils étaient entreposés.

En 1981, en compagnie de son fils devant la Maison Blanche.

17. En 1987 Pablo Escobar fait sa première apparition dans la liste des hommes les plus riches du monde établie par le magazine Forbes, tout comme les frères Ochoa et Carlos Lehder. En 1989, il sera même classé septième. Cette notoriété suscite de nombreuses convoitises. Son fils échappera notamment par la suite à pas moins de 10 tentatives d’enlèvement.

Plus tard ce dernier déclarera que son père n’a jamais possédé de telles sommes.

18. Une nuit alors qu’il était en cavale avec sa famille, craignant que sa fille ne souffre d’hypothermie, Pablo Escobar n’a pas hésité à faire brûler des billets pour alimenter un feu de camp. Près d’un million de dollars sont ainsi partis en fumée.

19. Escobar possédait sa propre compagnie de taxi à Medellín histoire de surveiller les allées et venues de chacun et de savoir qui débarquait en ville.

« La muerte de Pablo Escobar », un tableau de Fernando Botero (1999)

UN ROBIN DES BOIS COLOMBIEN ?

20. Conscient des ravages de la drogue, Pablo Escobar a toujours encouragé les plus jeunes à rester éloignés de ce fléau. Raisons pour laquelle il a fait construire des stades de football dans les quartiers les plus pauvres.

Il lui est arrivé de menacer de mort ses employés s’ils osaient ne serait-ce que fumer un joint devant son fils.

21. Animé par une fibre sociale et par l’envie de se rendre populaire, Pablo Escobar mit en place des programmes de distribution de matelas, de couvertures, de nourriture et fit construire des parcs.

Son plus gros accomplissement fut de lancer le projet « Medellín sin Tugurios » (« Medellín sans bidonvilles »), soit la construction d’un quartier résidentiel composé de 450 maisons qui fut très vite surnommé le « Barrio Pablo ». Les habitants étaient dispensés de payer le loyer et les impôts.

Seul problème : très vite les bandes des autres cités sont venues revendre sa cocaïne…

22. Encore aujourd’hui près de 13 000 personnes vivent dans ce quartier où Pablo Escobar reste une figure très populaire. José Padilha le réalisateur de Narcos a confié que l’équipe de tournage s’est un jour fait virer du barrio « juste parce qu’on parlait de lui ».

23. Pablo Escobar était propriétaire du club de foot de l’Atlético Nacional. Il était d’usage pour les narcotrafiquants d’investir leurs deniers dans ce sport (le cartel de Cali possédait des parts dans le club América de Cali, le club Millonarios appartenait à son rival José Gonzalez Rodriguez Gacha). Le phénomène était tel que l’on parlait de narco-fútbol.

Cette époque correspond à l’âge d’or du football colombien, les fonds reçus encourageaient les équipes à dépenser sans compter et leurs permettaient d’attirer les meilleurs joueurs en leur offrant des salaires colossaux.

24. Fort de sa popularité dans son fief, Pablo Escobar se fait élire en 1982 député adjoint/alternatif à la Chambre des Représentants au Congrès Colombien.

Il s’agit sûrement là de sa plus grande erreur : cette notoriété nouvelle va faire naitre de nombreuses suspicions.

Si officiellement il se présente comme un homme d’affaire ayant fait fortune en louant et en vendant des vélos, il sera très vite confondu par les autorités et devra démissionner l’année suivante en raison notamment de comptes de campagne suspicieux et des accusations persistantes du ministre de la Justice Rodrigo Lara Bonilla.

Un camouflet énorme pour celui qui aimait à déclarer « Pablo Escobar es Colombia, y Colombia es Pablo Escobar » et qui se voyait un jour devenir président du pays.

LA VIOLENCIA

25. Rodrigo Lara Bonilla est abattu en avril 1984 dans sa voiture par deux hommes à moto.

Si jusque-là, le gouvernement colombien, souveraineté oblige, s’était montré réticent aux pressions états-uniennes, il s’engage alors dans une lutte frontale avec Escobar. C’est le début d’une ère de terreur : meurtres et d’enlèvements de policiers, de juges, d’hommes politiques, de journalistes mais aussi de civils.

26. Le 16 janvier 1988, il fait enlever le candidat à la mairie de Bogota, Andres Pastrana Arang, afin de faire cesser la politique d’extradition vers les États-Unis. L’homme est retrouvé sain et sauf, une semaine plus tard. Il deviendrait président de la Colombie, entre 1998 et 2002.

27. Le 27 novembre 1989 il tente de faire assassiner le candidat à l’élection présidentielle Cesar Gaviria en faisait exploser une bombe à bord de l’avion Boeing 727 qu’il devait prendre. Si celui qui sera élu président quelques mois plus tard eu la judicieuse idée de ne pas embarquer au dernier moment, aucun des 110 passagers embarqués ne survécut.

28. Au début des années 1990, Medellín est la ville la plus dangereuse du monde. Les morts violentes représentent plus de 50 % des décès.

Le nombre d’homicides par habitant est deux fois supérieur à celui de San Pedro Sula (Honduras) qui détient à l’heure actuelle le titre de ville la plus meurtrière au monde.

Medellín est cependant à présent plus sûre que Détroit ou La Nouvelle-Orléans.

29. Selon les estimations Pablo Escobar est responsable de la mort de 4 000 personnes dont environ 200 juges, 1 000 officiers de police, journalistes et fonctionnaires.

30. Lors d’une fête donnée à Napoles, un des serveurs s’est fait prendre en train de voler des couverts en argent. Alors qu’il est présenté au maître des lieux pieds et poings liés, Pablo Escobar souhaite faire de son cas un exemple. Après avoir averti ses convives que ceux qui tenteraient de le voler subiraient le même sort, il jette ensuite le malheureux dans la piscine et le laisse se noyer sous les yeux de l’assistance.

31. Pablo Escobar aimait se montrer cruel pour passer le temps. Il a un jour demandé à l’un de ses hommes de lui préparer un café. Quand ce dernier a tourné le dos, il a ajouté de l’aspirine à la boisson pour la faire mousser. Escobar l’accuse d’avoir essayé de l’empoisonner, avant de le faire attacher et de lui glisser une mitraillette dans la bouche. Après 10 minutes de supplications, il finit par lui avouer qu’il s’agit d’une plaisanterie.

LIVE BY THE GUN, DIE BY THE GUN

32. En 1991, après 6 mois de négociations secrètes avec le gouvernement colombien Pablo Escobar accepte de se rendre et de purger une peine de prison de 5 ans.

Plusieurs raisons viennent expliquer sa décision : sa guerre avec le cartel de Cali, l’extradition aux US de Carlos Lehder, l’incarcération des frères Ochoa, la mort de Gonzalo Rodriguez Gacha sous les balles de la police, les persécutions de Los Pepes (une milice composée des proches de ses victimes et de ses ennemis) qui ont causé la mort de 300 de ses associés, ou encore la blessure de sa fille Manuella lors d’une attaque à la bombe à son domicile.

33. Pablo Escobar fait alors construire sa propre prison surnommée la « Cathédrale » en raison de son architecture. Conformément aux accords passés, il choisit ses co-détenus, les membres du personnel et qui lui rend visite. En sus les autorités ne sont pas habilitées à approcher à moins de 5 kilomètres à la ronde.

Dans ce contexte Pablo Escobar poursuit à sa guise son trafic.

34. Pablo Escobar n’est cependant pas rester plus de 13 mois à la Cathédrale. Après avoir découvert qu’il a ordonné de torturer et tuer quatre de ses lieutenants, le gouvernement décide de le transférer dans une prison de droit commun. Averti en amont Pablo Escobar prend la fuite. Six millions de dollars sont offerts pour sa capture.

35. Dans sa chambre à la Catedral, les enquêteurs ont retrouvé un exemplaire du roman d’espionnage Danger imminent de l’Américain Tom Clancy où étaient soulignés tous les passages relatifs à la technique de localisation d’appel par triangulation de fréquences.

La fameuse cathédrale

36. Dix-sept mois plus tard, le lendemain de ses 44 ans il est repéré par les forces de police après être resté un peu trop longtemps au téléphone avec son fis. Tentant de s’enfuir en compagnie de son garde du corps Alvaro de Jesús Agudelo (alias « El Limón »), il est alors abattu sur le toit de la maison dans laquelle il se cachait.

37. Une rumeur persistante veut que celui qui a toujours clamé « plutôt une tombe en Colombie qu’une cellule aux USA » se soit lui-même tiré la balle à l’oreille qui lui a été fatale. Touché à la jambe et au torse à par les balles de la police nationale colombienne, il aurait préféré mettre fin à ses jours lui-même que finir captif.

38. 10 000 personnes sont présentes à ses funérailles. Malgré les précautions des autorités, la cérémonie est émaillée de mouvements de foule, obligeant sa famille à se réfugier au loin pour assister aux obsèques.

39. L’homme de main le plus redoutable de Pablo Escobar est désormais un youtubeur de renom.

John Jairo Velasquez Vasquez, surnommé Popeye en raison de sa mâchoire proéminente, a reconnu devant la justice 25 meurtres, la participation à 540 assassinats et avoir commandité 3 000 meurtres au nom du cartel de Medellín. Depuis sa sortie de prison en 2014 après 23 années d’incarcération il prêche la non-violence.

40. Le fils de Pablo Escobar, Juan, a longtemps vécu sous le pseudonyme Sebastián Marroquín après la mort de son père. Désireux de ne pas suivre son exemple, il a toujours considéré que prendre sa succession ou devenir le même genre de personne que lui aurait été « un insulte à ce que la vie lui a enseigné ».

Dans son autobiographie, on retrouve d’ailleurs en préface ces quelques mots : « À mon père qui m’a montré le chemin à ne pas suivre ».

Le corps de Pablo Escobar quelques minutes après sa mort

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