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L’humeur de Yago : Niro joue l’ouverture

L’humeur de Yago : Niro joue l’ouverture

Chaque semaine, je vous propose d’aborder un thème d’actualité sous un autre angle, sans obligation formelle ni aucun tabou. Aujourd’hui, le sujet développé est le nouvel album de Niro.

Il est dénué de toute ambition présidentielle et se trouve aux antipodes des politiciens… Pour autant, Niro a choisi d’opter pour une stratégie très en vogue actuellement dans les hautes sphères de la société : l’ouverture. A la différence près que le rappeur de Blois n’est pas enclin à travestir ses idées dans le but de fédérer d’avantage… On va immédiatement s’épargner toute hyprocrisie, tout ce qui va suivre ne sera pas vraiment objectif étant donné qu’à mes yeux l’intéressé fait partie des 5 meilleurs acteurs du game actuel. Ceci étant dit, c’est avec un légitime enthousiasme que j’attendais la sortie de « Les autres », son sixième projet, probablement celui sur lequel il y a le plus à dire…

La rue s’élargit

Rarement un rappeur n’aura réussi à constuire une identité à la fois aussi forte et clivante. Lorsque l’on écoute Niro, on sait exactement pourquoi. A un tournant de sa carrière après déjà 5 projets dans les bacs, il nous envoyait un premier message subliminal à travers une pochette qui annonçait implicitement par l’image une plus grande variété dans son artistique. Que les têtes capuchées se rassurent, aucun froc n’a été baissé et la rue garde une place prépondérante dans un univers qui s’est tout simplement élargi musicalement. Une petite (r)évolution qui ne s’est pas faite aux dépends des bangers et du modèle de morceau traditionnel de l’artiste.

Dernier appel pour embarquement

Puisqu’il s’attache à parler de la vie, Niro accompagne naturellement le quotidien de ceux qui lui ressemblent. Une routine aussi complexe qu’ombragée, à l’image de la musique proposée par l’artiste. Voilà maintenant quelques années que chacun trouve dans sa discographie les sons qui correspondent le mieux à l’humeur du moment. De la peine à la colère en passant par la détermination mais toujours les pieds collés au béton… Jusqu’ici, niveau évasion on faisait encore la queue à la douane. Aujourd’hui, le contrôle a été levé. Si certains embarqueront volontiers pour le voyage, certains adeptes de l’immobilisme préfèreront peut-être rester sur le tarmac.

Self-service

Dans cet album, Niro a beaucoup tenté… Des prises de risques qui vont forcément diviser. A chaque fois qu’un buffet se diversifie, il y en a toujours qui se plaisent à dire qu’il est devenu moins bon alors qu’il leur est toujours proposé la même chose que ce qu’ils avaient pour habitude de consommer avant. Que ce soit à travers des balades (printemps blanc, finir mal, papillon de nuit), des morceaux clubs (Roulez, BLC) ou aux sonorités Reggae (Bad wo), Afro (Reglo) ou latines (vamos), Niro a élargi sa palette au niveau de la forme, sans jamais égratigner un fond qui sent toujours autant l’asphalte. Une décision qui se respecte même si ce n’est pas pour ce type de morceau que je me suis tourné vers lui à l’origine. Les lascars disaient « Pas de vacances pour les vrais gars », rien n’interdit pour autant de s’évader d’ici avec de la musique venue d’ailleurs…

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