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L’humeur de Yago : Def Jam, la nouvelle poule aux oeufs d’or ?

L’humeur de Yago : Def Jam, la nouvelle poule aux oeufs d’or ?

Chaque semaine, je vous propose d’aborder un thème d’actualité sous un autre angle, sans obligation formelle ni aucun tabou. Aujourd’hui, le sujet développé est la multiplication des signatures sur le Label Def Jam Recording France…

« L’important ce n’est pas la performance mais la durée » nous glissait un certain Lino sur le morceau Sang d’encre (Arsenik feat Lunatic sur la compile du même nom en 1998), un message qui a du mal à trouver échos dans l’industrie du rap français actuel. Longtemps, la signature en maison de disque était le fruit d’un dur labeur et faisait suite à une mûre réflexion. Aujourd’hui signer se fait plus rapidement que l’évacuation d’un grec courageusement ingurgité dans une ruelle de Chatelet-Les Halles (on est un bonhomme ou on ne l’est pas). Désormais, les codes sont différents, le buzz a remplacé l’artistique et le bouche à oreille a laissé place aux chiffres sur Youtube et les réseaux sociaux (et aux trucages qui vont souvent avec). Une évolution des critères qui a fini par modifier le profil des artistes signés. Jeunes, influençables et par dessus tout impatients, cette génération « tout et tout de suite » est souvent constituée de produits non finis et modelables. Plus que des promoteurs, les maisons de disques sont devenues des centres de formations à rappeurs qui travaillent activement sur leur image et leurs (nombreuses) lacunes.

Def Jam anime le mercato du Rap Game

Cette année, Dej Jam a fêté ses trente ans, sa petite soeur française elle, est encore loin d’avoir atteint cette maturité. Lors de sa fondation il y a quelques années, Def Jam version hexagone ne possédait pas sa force de frappe actuelle et misait sur la carte de visite de la maison mère. J’ai le souvenir de spots publicitaires faisant la promotion de Watch the Throne suivi du Jingle « Un artiste Def Jam France », un peu forcé… Petit à petit, Def Jam est passé aux choses sérieuses et est parvenu à rassembler une belle équipe, à la fois talentueuse, variée et homogène (Alonzo, Kaaris, Lacrim, Akhenaton, Mister You, Joke, Dosseh…) le propulsant en tête des labels de rap les plus importants de France…Désormais il s’agit de le rester en faisant réellement passer un palier à leurs multiples signatures.

Un graal ou un mirage ?

Dans l’inconscient collectif, signer est devenu une fin en soit. Combien de rappeurs ont revendiqué avoir toucher d’importantes avances pour leurs projets, jouant le jeu de celui qui à la plus grosse b***… à la différence qu’ici, elle doit être rendue à la fin ! Aveuglés par les Booska d’or, les millions de vues sur Youtube et leur nombre de fans sur Facebook, les artistes oublient souvent qu’il existe désormais deux manières de consommer la musique : la gratuite, et la payante. Or, au niveau de la seconde (celle qui intéresse l’industrie) il y a soudainement beaucoup moins de monde. Signer en maison de disque assure-t-il de vendre plus qu’avant ? Rien n’est moins sur…Si Kaaris et Lacrim ont su profiter de leur exposition pour obtenir des chiffres nettement supérieurs que dans le passé, d’autres n’ont pas encore vu leur mise se transformer en ventes… Alors, signer en maison de disque, bonne ou mauvaise affaire ? Def Jam Nous livrera une partie de la réponse dans les prochains mois…

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