Chaque semaine, je vous propose d’aborder un thème d’actualité sous un autre angle, sans obligation formelle ni aucun tabou. Aujourd’hui, le sujet développé est l’attente grandissante autour du futur projet d’Alonzo…
Il réanime le rap de rue marseillais, de si faibles battements… Voilà maintenant bien longtemps qu’un rappeur phocéen ne s’était pas invité dans les hautes sphères du game. Non pas que les artistes de la région ne soient pas légions, mais rares étaient jusqu’alors ceux à se risquer à la pratique de l’égotrip exacerbé. Pourtant, ce n’est pas l’orgueil qui manque aux massaliotes, c’est même une spécialité locale. Lacrim, marseillais d’adoption mais originaire de la région parisienne (94), semblait porter l’étendard du Rap hardcore Made in Marseille. C’était sans compter sur le retour tonitruant sur le devant de la scène d’Alonzo dit « Capo Dei Capi ».
Le vent en poupe
Contrairement à nombre de ses compères, véritables Kalashnikovs à post sur les réseaux sociaux, Alonzo n’est pas du genre à occuper l’espace sans avoir quelque chose à proposer. Lancée au printemps dernier avec plusieurs freestyles vidéos ayant reçus un excellent accueil, la promotion de son 3ème album solo nommé Règlements de compte a pris une autre tournure lorsque le premier extrait nommé La belle vie (le zin) a été dévoilé durant l’été, avant d’embrayer avec Y’a rien à faire il y a quelques jours. Conscient de l’importance d’être dans l’ère du temps, Alonzo a pris un malin plaisir à s’adapter au délire Trap du moment, encore fallait-il bien le faire (contrairement à 90% des tentatives actuelles). Un virage artistique réalisé avec finesse et légitimité qui a créé un buzz habilement orchestré pour le suivre jusqu’à la sortie du projet en janvier prochain.
Maintenant ou jamais
On ne va pas se mentir, tout en étant un artiste respectable et respecté dans le milieu, Alonzo n’a pour l’instant jamais fait partie des grosses pointures du Rap hexagonal. Les ventes de disques de ses deux premiers albums solo en témoignent même si les chiffres n’expliquent heureusement pas tout. Longtemps, Alonzo a été placé dans la « case » du rap contestataire et revendicatif. Les aléas de la vie aidant, l’artiste a fait preuve très tôt d’une grande maturité, un style malheureusement de moins en moins récompensé de nos jours. A 30 ans passé, place désormais à une seconde jeunesse… Et si cette cure de jouvence avait du bon ?
