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DJ Hamida : « Je suis devenu l’influence de plein de DJ’s ! » [ITW]

DJ Hamida : « Je suis devenu l’influence de plein de DJ’s ! » [ITW]

L’année dernière, DJ Hamida a signé le tube de l’été avec « Déconnectés », titre porté par Kayna Samet, Lartiste et Rim’k du 113. Le spécialiste du Raï’n’B « Meknessi Style » pourrait bien récidiver dans les prochaines semaines, avec l’un des morceaux issus de sa compilation Mix Party 2015, qui sortira le 25 mai. Entretien.

Quelles ont été les principales étapes de ton parcours de DJ ?

Lorsque j’ai vu Cut Killer aux platines dans La Haine, j’ai été choqué ! Ce sont les lives et les mixtapes qui m’ont permis de me frayer un chemin dans l’underground. Quant à la compilation Mix Party 2014, elle m’a propulsé à un stade supérieur puisque je suis parvenu à toucher le grand public grâce à elle.

Ta compilation Mix Party 2015 comprend 34 titres. Quels ont été tes critères de sélection pour les artistes figurant dessus ?

Chaque été, je cherche à me démarquer en sortant des inédits. Je sais que le public attend toujours cette compilation. Généralement, je choisis les artistes au feeling. Pour Niro (qui pose le titre Faut Les Love, Ndlr) par exemple, je souhaitais travailler avec lui depuis un certain temps. L.E.C.K. et Lartiste sont des rappeurs avec lesquels je collabore depuis déjà plusieurs années. J’aime bien « dénicher » de nouveaux talents. Je ne cherche pas à mettre un mec en avant juste parce qu’il bénéficie d’un certain buzz.

Quatre singles ont déjà été extraits de cette nouvelle compilation. Comment s’opère leur choix ?

Généralement, cela découle de séances d’écoute avec les gens de la major. Il y a toujours une petite stratégie. Le premier single, ce n’est pas moi qui l’ait choisi. « Tinquiète, fais nous confiance », m’a dit la maison de disques. Pour le deuxième (Mehlia featuring Rim’k du 113 et Kayna Samet), j’ai décidé de reprendre une combinaison similaire à celle qui a fait mon gros succès de l’année passée. Il ne faut pas trop changer une recette qui fonctionne bien.

Je suis devenu l’influence de plein de DJ’s !

Tu es « bastonné » en radio, notamment sur Skyrock. Est-ce indispensable selon toi de tourner en boucle sur les ondes nationales ?

Totalement ! L’an dernier, Laurent Bouneau (Directeur Général des Programmes de la radio, Ndlr) a joué le jeu en me faisant rentrer en playlist. Ça a fait la différence tout de suite. Mais, avant de m’y faire entrer, il a tout de même attendu le Top album de la première semaine. On avait écoulé 5 700 copies en huit jours. Ensuite, nous avons eu le droit à une semaine Planète Rap, mais seulement deux ou trois semaines plus tard.

Tu es l’un des rares DJ’s francophones à avoir conquis le grand public lors de ces dernières années. Comment l’expliques-tu ?

Je me suis démarqué, tout simplement. Suite à mon succès, une quinzaine de DJ’s a tenté de reproduire mon concept. Sans faire le gars prétentieux, je suis devenu leur influence. Sauf que ceux-ci ne savent pas faire le taf derrière. Quand ils voient leur chiffre de ventes, ils tombent de haut. Ce sont des photocopies n’ayant pas compris que le but était d’innover.

Il y a deux ans, tu étais encore inconnu du grand public. Comment as-tu vécu le passage à la notoriété soudaine ?

Comme je suis quelqu’un de super humble, ça ne m’a fait ni chaud ni froid. Je suis proche de mon public. Lorsque des gens me reconnaissent dans la rue et souhaitent faire des photos avec moi, je me prête facilement au jeu. C’est eux qui donnent la force pour avancer. Le succès est éphémère. Un jour ou l’autre, je reviendrai dans l’ombre…

Comment vis-tu les nombreuses critiques qui accompagnent inévitablement ce succès populaire ?

Les gens peuvent critiquer tant qu’ils veulent : je m’en bats les couilles ! Quand je regarde mes poches et mon compteur youTube, je constate que ça tourne bien. « Les hommes mentent mais pas les chiffres », comme dirait l’autre. Si tu fais mieux, tant mieux pour toi après !

Comment expliques-tu que les plus jeunes générations de DJ’s n’ont pas réussi à prendre la place d’anciens tels que Cut Killer, DJ Abdel ou Goldfingers ?

Ces DJ’s avaient un accès privilégié aux gros médias. Ils avaient leurs entrées un peu partout. Il y a 3 ou 4 ans, je vous avais contacté et je n’ai pas eu de réponse. Quand tu es validé, ça change la donne. Comme je l’ai évoqué tout à l’heure, les ventes effectuées lors de la première semaine d’exploitation de la compilation Mix Party 2014 ont constitué un déclic. C’est à partir de ce moment que mon « statut » a véritablement commencé à changer.

Le rap français, c’est une carotte !

Pourrais-tu sortir une compilation exclusivement consacrée au rap français ?

Je ne sais pas si ce serait très vendeur… Il y a quelques années, j’avais pensé à consacrer un projet à Rohff. C’était avant qu’il ne sorte PDRG. D’ailleurs, il était au courant de mon initiative. Mais mon emploi du temps était trop chargé à l’époque, j’avais dû mettre ça en stand-by. Sortir une compilation de rap français multi-artistes en 2015, c’est terriblement compliqué. Dans ce milieu, tout le monde est en embrouille avec tout le monde. Chez les Américains, ça n’a rien à voir. Le pire, ce sont les tous jeunes rappeurs qui commencent à avoir du buzz : ils ont parfois des prétentions démesurées. Le rap français, c’est une carotte ! C’est lors d’Urban Peace 2, en 2008, que j’ai pu vraiment le constater. J’étais dans les coulisses et j’ai perçu l’ambiance nauséabonde qui régnait. Il n’y a strictement aucune solidarité entre les artistes…

Quels sont les rappeurs français qui t’impressionnent le plus actuellement ?

J’apprécie beaucoup HD du groupe de rap bruxellois New School ainsi que Lartiste, dont l’album est très complet. Sinon, j’adore Jul, avec qui je bossais avant qu’il ne soit connu du grand public. A l’époque, tout le monde se foutait de ma gueule…

Tu as mixé un peu partout à travers le monde. Quelle est la soirée t’ayant le plus marqué ?

Une soirée dans le quartier de l’Ariane, à Nice. Si tu joues à cet endroit et que tu repars « entier », ça veut dire que les gens te respectent vraiment ! Ça tirait carrément des balles pendant le show. J’y avais été avec L’Algérino, c’était vraiment la guerre ! Sinon, j’ai de bons souvenirs de dates en Algérie, où le public local met vraiment le feu !

Le clip de Déconnectés a été visionné près de 53 millions de fois sur YouTube. Un titre issu de ton nouveau projet a-t-il le potentiel pour faire encore mieux ?

J’ai des titres qui ont vraiment un bon potentiel, comme Paname de Camro ou A ma santé (Sultan featuring Charly Bell). Il faut juste trouver la meilleure façon de les amener pour que ça prenne !

Qu’as tu pensé de la parodie de Willaxxx ?

Ça m’a fait rire, comme celle qu’ont pu faire les mecs du Jamel Comedy Club. Quand tu es parodié, c’est que ça marche pour toi ! Un peu comme les personnalités qui se retrouvent aux Guignols de l’Info.

Dans le clip de Mehlia, Nawelle Debbouze, la petite sœur de Jamel, apparaît en guest. Comment s’est-elle retrouvée là ?

En fait, c’est une pote à moi et Kayna Samet. On se voit souvent. On lui a proposé de jouer la mariée dans le clip. « Pas de problème », a-telle répondu.

As-tu déjà d’autres projets en perspective ?

Après la promotion de la compilation Mix Party 2015, je partirai en tournée. Ensuite, je rentrerai en studio pour préparer celle de 2016.

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