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Alrima, naturel malgré le buzz

Alrima, naturel malgré le buzz

Rencontre avec le rappeur à l’occasion de la sortie de son premier album « Fuego », le 23 mars.

Dans un rap de plus en plus décomplexé, certains se frayent un chemin vers des sonorités toujours plus dansantes. Parmi eux, on croise un Alrima plus que jamais au rendez-vous de 2018. Fort d’un drôle de parcours, il dévoilera très bientôt son tout premier album, le bien nommé Fuego. Mais avant de mettre le feu aux ondes avec ses bangers, l’artiste d’origine Marocaine s’est livré dans nos pages. L’occasion d’en savoir plus sur l’impact du hit Claquette Chaussette, ou encore sur son hymne qui accompagnera les Lions de l’Atlas à la coupe du monde en Russie.

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L’amour du tube, mais pas seulement

Pour donner du corps à son projet, Alrima n’a pas chômé. La tracklist de son album compte ainsi pas moins de 22 morceaux. Un sacré package pour l’ambianceur venu du 91, qui aura offert quelques terribles extraits tels que Fuego, Urgence ou encore Fou la. Partager beaucoup de titres, une volonté claire de la part d’un artiste qui a particulièrement bossé : « Honnêtement, on avait trop de sons ! On avait coffré plein de trucs. On n’arrivait pas à partager le tout, les titres, on les trouvait tous lourds ».

Quand tu travailles sur un album, tu débarques avec des choses à dire

Et plutôt que de mettre au frais certaines pistes en vue d’un prochain opus, Alrima a joué cartes sur table. Pour lui, mieux vaut se concentrer sur le présent : « On s’est dit qu’il fallait tout envoyer, cela ne coûte rien. Mieux vaut ça que le jeter à la poubelle. Car dans tous les cas, je ne garde pas les morceaux trop vieux. Quand tu es un artiste, une fois qu’un titre est trop ancien, tu n’en veux plus. C’est une mentalité peut-être nulle, mais c’est comme ça. Lorsque j’y repense, on a enregistré environ 40 morceaux ».

Le rappeur et chanteur est-il alors toujours aussi centré sur les gros hits ? Oui, mais pas seulement, comme il nous l’explique : « Sortir des tubes, c’est le but. Mais tout ne sera pas comme ça. J’ai par exemple travaillé sur un son qui fait très variété. C’est rare de me retrouver sur un créneau dans lequel je n’ambiance pas les gens. Là, je suis aussi arrivé avec des sons touchants… Bref, c’est un tout, t’as de quoi rire, de quoi pleurer, de quoi danser (rires) » ! Il promet donc de la diversité et une musique plus personnelle, plus introspective. Qu’importe le risque, Alrima est là pour essayer de nouvelles choses… Et prendre du plaisir, évidemment : « Les gens veulent souvent oublier leurs problèmes et s’ambiancer. Mais quand tu travailles sur un album, tu débarques avec des choses à dire. J’ai pris du plaisir à m’exprimer, je m’y suis mis à fond, je suis même surpris du résultat ».

Le buzz, un mal pour un bien ?

L’année passée, Alrima a vu sa carrière faire un bon avec un hit repris dans de nombreux médias : Claquette Chaussette. Un raz-de-marée sacrant la fameuse tendance chère à nos quartiers, venues tout droit des vestiaires de la NBA. Aujourd’hui, le clip du morceau n’est plus très loin des 17 millions de vues. Une sacrée visibilité, certes, mais qui aura enfermé le bonhomme dans une case, celle du one hit wonder. Un fait loin de déstabiliser un rappeur qui se sert des critiques pour avancer : « En France, on aime enfermer les artistes dans des cases, moi je trouve que ça pue ce genre de réflexions. Ici, on a l’impression que quelque chose marche dès qu’il y a des critiques. Mais les critiques font plus avancer qu’autre chose. Moi, j’ai dû comprendre le business. Mais j’ai envie de rester moi-même, je suis simple, je ne me prends pas la tête ».

Le buzz, je ne m’y suis pas préparé. J’ai envie que ça marche, évidemment, mais je suis quelqu’un de naturel

Lancé dans le grand bain du PAF, entre apparitions sur les plateaux télé et autres interviews, Alrima a fait face avec son arme la plus chère, son naturel. Celui qui aime se décrire comme un homme comme tout le monde confie qu’il n’était pas franchement disposé à faire avec une telle notoriété tout de suite : « Le buzz, je ne m’y suis pas préparé. Je ne suis pas un mec à buzz. J’ai envie que ça marche, évidemment, mais je suis quelqu’un de naturel. Je ne suis pas du genre à faire trop attention à mon image. Je peux aller prendre le bus pour aller faire mes trucs et alors, où est le problème ? »

Fidèle à lui-même, il est donc capable de faire la part des choses, loin du strass et des paillettes. Et s’il prend soin de ne pas prendre en compte les avis des haters, il n’oublie pas de glisser un tacle à la mauvaise mentalité qui prédomine sur les réseaux : « Quand tu fais une bonne action, qui va partager ? Personne ne s’y intéresse. Tout le monde partage des images de bagarre et autres… Le buzz sur internet, c’est ça en général. Moi je suis plus dans le positif ». Son souhait est donc d’aider son prochain s’il « arrive en haut » : « Je partagerai ce qui me fait kiffer. Il faut donner de la force aux artistes, aux bonnes causes. On ne fait que de la musique, tendre la main, c’est la moindre des choses ».

Une notoriété assumée dans la simplicité

Désormais dans une nouvelle étape de sa carrière, il a pris soin de varier les collaborations pour un Fuego qui s’annonce brûlant, assurément. Lartiste a fait figure d’invité idéal, lui qui partage le même amour des sonorités latines et dansantes. Pourtant, comme le précise Alrima, les deux hommes ont préféré jouer sur le contre-pied : « Travailler avec lui, c’était top. C’est quelqu’un qui a énormément d’expérience, on a beaucoup discuté. Je pense qu’on a la même manière de voir les choses. On n’a pas fait un son ambiancé, c’est l’histoire d’un mec qui préfère la rue à sa meuf. L’idée est venue comme ça, toute seule. Lartiste a joué le jeu, le morceau a été conçu très rapidement ».

L’intro avec Cyril Hanouna, au moins ça change, c’est sans prise de tête

Pas gêné à l’idée de casser les codes, il a d’ailleurs fait appel à Cyril Hanouna pour l’intro de son album. Le boss de Touche Pas à Mon Poste, un simple pote qui s’est prêté au jeu sans rechigner : « On n’a même pas enregistré notre truc au studio, on a fait ça tranquille sur un téléphone. C’était propre et naturel, ça nous a fait marrer donc on a gardé ça. Que ce soit bien vu ou pas dans le rap, je m’en fiche. Cette année c’est Cyril Hanouna, peut-être que l’année prochaine je vais bosser avec quelqu’un d’autre dans l’entertainment. Au moins ça change, c’est sans prise de tête ».

Point important qui marque la nouvelle dimension prise par Alrima, son hymne composé pour les footballeurs du Maroc, qualifiés pour le mondial en Russie. Une fois de plus avec lui, tout s’est fait naturellement. « Ce son, on en a discuté avec Mehdi Benatia, le capitaine du Maroc. J’ai travaillé là-dessus, j’ai eu son retour et tout a été validé. C’est une sorte d’exclusivité, car c’est le capitaine qui a le dernier mot » explique-t-il. Proche des joueurs, l’artiste espère une belle performance des siens, arguant qu’il s’agit là d’une « très belle génération composée de superbes gars : Nabil Dirar, Amin Harit, Khalid Boutaib et bien d’autres »… Un beau parcours des Lion de l’Atlas cet été en Coupe du Monde ? Rien de tel pour mettre le Fuego !

Crédits Photos : Antoine Ott

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