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Alpha Wann: « Faire dans le communautarisme, ça ne marche pas ! »

Alpha Wann: « Faire dans le communautarisme, ça ne marche pas ! »

Flingue remet le couvert avec un deuxième EP, sobrement nommé Alph Lauren II. L’occasion pour le rappeur de se livrer devant les caméras de Booska-P…

L’autonomie a du bon, l’indépendance également… Révélé au travers de ses aventures collectives au sein de 1995 et de L’Entourage, Alpha Wann n’en reste pas moins un artiste à part entière aux idées aussi claires que bien arrêtées. Pas étonnant alors de le voir entreprendre une virage plus individuel depuis deux ans via la saga Alph Lauren dont le deuxième épisode vient de sortir du four. Une bonne raison pour l’équipe de Booska-p d’aller s’entretenir avec un artiste sans tabou ni langue de bois.

Un projet commun avec Nekfeu me semble compliqué

S’ils ont depuis longtemps affiché de fortes affinités artistiques, avec à la clé plusieurs combinaisons réussies, Alpha Wann et Nekfeu ne semblent plus capables d’envisager un véritable projet en commun : « Il faudrait que l’on ai des emplois du temps concordants, que l’on choisisse des prods 6 mois à l’avance. Selon moi, ça serait compliqué. Aussi, j’aurais l’impression que les gens écouteraient uniquement parce qu’il y a Nekfeu dedans et ça, c’est mon cauchemar, ça m’énerverait que ce soit perçu comme une passe. Il est beaucoup trop populaire pour moi. Je sais que les gens espèrent un Sous-Marin 2 mais ça semble compliqué même si on ne sait jamais. » explique-t-il.

Les skins existent encore un peu…

Autre feat, cette fois avec S-Pri Noir, a donné lieu à un clip au concept particulier : « Je voulais faire un clip avec du foot…Les skins, c’est des méchants universels… Les skins existent encore un peu même si ça n’a rien à voir avec avant. C’était un sujet dans l’ère du temps avec la montée du FN… Ce parti est fort dans les petits villages, pourtant c’est là où il y a le moins de noirs et d’arabes ! Ca prouve bien la puissance des médias pour mettre des disquettes dans la tête des gens… Personnellement, je n’ai pas subi le racisme plus que les autres mais cette montée du FN ne m’a pas surpris non plus. » raconte-t-il.

Si j’étais riche, je ne serais pas là à faire du rap !

En rencontrant le succès, Alpha Wann et son équipe ont du faire face aux critiques et à de nombreuses rumeurs plus ou moins justifiées : « Je vois parfois quelques commentaires, mais c’est plutôt quand j’étais jeune, les mecs de mon quartier disaient que j’étais chelou de rapper qu’avec des blancs ! Je leur ai répondu que c’est la vie, peu importe les couleurs ! Faire dans le communautarisme, ça ne marche pas ! En vérité, je m’en fiche, je sais d’où je viens ! Ce qui peut foutre le seum quand on te traite de bourgeois, c’est quand tu n’es pas riche parce que tu aurais aimé l’être et tu ne serais pas là à faire du rap ! En ce qui concerne Guizmo, la guerre du rap ça n’existe pas, je n’y pense plus depuis bien longtemps, ça s’oublie. » ajoute-t-il.

Les valeurs du rap sont perdues depuis longtemps

Grand amateur de rap, Alpha Wann est un connaisseur qui se montre polyvalent dans ses goûts musicaux :  » Moi je kiffe tout à partir du moment où c’est quelque chose que je ne sais pas faire ! Les valeurs du rap sont perdues depuis bien longtemps…Aujourd’hui on chante, on danse mais on se prend moins la tête sur le rap. L’excès, quand il y a trop de modes, ça me casse la tête. La danse a toujours existé mais aujourd’hui, les gens ne connaissent que ça. Parfois le rap français manque de trucs de chez nous, on devrait utiliser notre culture « melting pot » plutôt que de tout le temps faire les kainris. Même si c’est le berceau, c’est souvent trop. «  regrette-t-il avant de conclure en dévoilant son programme pour cette année, que ce soit en solo, avec 1995 ou l’Entourage.

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