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Le streaming, qu’est-ce que ça change ?

Le streaming, qu’est-ce que ça change ?

Toutes les réponses aux questions que vous vous posez sur cette révolution silencieuse mais non sans importance…

Si l’on devait retenir un seul mot de cette année 2016 dans le monde de la musique, ce serait celui-là. Occupant une place de plus en plus importante dans l’industrie, le streaming bouleverse les habitudes de chacun. Auditeurs, artistes, maisons de disques… tout le monde doit s’adapter à ce nouveau modèle de consommation qui pourrait bien relancer l’économie d’un secteur en crise depuis de longues années. Booska-P vous en dit plus sur le phénomène.

Qu’est-ce que le streaming ?

Apparu il y a déjà quelques années sur internet, le streaming permet une lecture en continue d’un contenu audio ou vidéo sans avoir à réaliser un téléchargement préalable. Si le streaming s’est notamment popularisé en permettant aux internautes de visionner, souvent illégalement, des films ou séries sur la toile, il existe également sous une forme plus encadrée depuis l’apparition des plateformes de partage de vidéos que sont Youtube, Dailymotion et autres…

Doucement mais surement, la possibilité de visionner ou d’écouter gratuitement un contenu (en échange du visionnage d’une publicité dans la majeure partie des cas) a pris le dessus sur la logique d’achat, qu’il soit matériel ou virtuel (disque ou digital pour l’audio, Blu-ray/DVD ou VOD pour la video). Conscients de cette réalité, des services tels que Spotify, Deezer, Apple Music ou encore Tidal… sont apparus en proposant, en l’échange d’un abonnement payant, d’accéder de manière illimitée au contenu de leurs catalogues. Dès lors, le streaming payant est devenu une alternative à la consommation classique.

Qu’est-ce que ça change ?

Si aux Etats-Unis, le streaming est déjà le premier mode de consommation payant en matière de musique devant le physique et le digital (34,3% des revenus), ce n’est pas encore le cas en France. Pour autant, sa fulgurante ascension (+44%, 12,8 milliards de titres écoutés en France au premier trimestre 2016) laisse augurer d’une issue comparable dans l’hexagone.

Principale conséquence, cette nouveauté a relancé tout un secteur (+6% de revenus sur le premier trimestre 2016, meilleur résultat depuis 2010). En permettant à tous d’accéder à des millions de titres et projets en échange de la somme de 10e, le streaming a mis un frein à l’essor du téléchargement illégal. Même si elles prennent désormais différentes formes, les ventes sont de retour.

Nouveau contexte, donc nouvelles règles… Sans nulle doute, cette manière inédite de consommer va entrainer une nouvelle manière de vendre. C’est la loi de l’offre et de la demande. Désormais, il ne s’agit plus d’inciter à acheter, mais à écouter. Rares sont les personnes qui feront un sacrifice pécunier pour acquérir un projet de nos jours. Par contre, bien plus nombreux seront ceux à jeter une oreille sur un projet figurant sur leurs applications, d’autant que ces écoutes ne leur couteront rien de plus. D’ores et déjà, les artistes ont adapté leurs stratégies. Leur musique doit aujourd’hui se propager au maximum, sans obligatoirement entrainer l’achat.

La comptabilisation pour les certifications

Depuis le mois de juillet dernier, le streaming est officiellement comptabilisé pour les certifications GFK (disques d’or, de platine, de diamant…) sous un modèle de comptabilité extrêmement compliqué expliqué par le SNEP.

Pour faire plus simple, environ 1 500 streams équivaudraient à une vente…

L’impact sur le monde du rap

S’il y a bien un domaine où le streaming a eu un effet bénéfique sur les ventes, c’est celui du rap (passage de 15,5% du marché à 26,6%) où les auditeurs, surtout issus de la jeunesse, représentent la majeure partie des adeptes du streaming. A titre d’exemple, les derniers projets de MHD, SCH ou encore Niska ont tous été certifiés avec plus de la moitié de leurs ventes émanant du streaming.

Cette prise en compte récente du streaming dans les chiffres a permis à de très nombreux artistes d’accéder à des distinctions, au point que certains militent déjà pour un retour du disque d’or à 100 000 ventes. Un rétro-pédalage qui ne serait pas totalement dénué de sens afin que ces récompenses conservent leurs caractères exceptionnelles.

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