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Le classement définitif de tous les Rocky !

Le classement définitif de tous les Rocky !

« Pin-pinlinlin-pinlinlin-pinlinlin ! » À l’occasion de la sortie de « Creed », retour sur cette saga unique en son genre…

Depuis quarante ans Sylvester Stallone est Rocky, « son ami imaginaire » comme il aime à l’appeler. Dans l’histoire du septième art il n’existe peut-être aucune autre œuvre qui confonde à ce point la vie de son interprète et celle de son personnage. Boxeur prolo, porte étendard du rêve américain, ancienne star déchue, perdant magnifique… leurs destins s’entremêlent à n’en plus finir sans que jamais ne s’altère le capital sympathie du binôme.

Rocky déborde largement du cadre cinématographique. Les protagonistes, les répliques, les costumes ou la bande originale trouvent un écho bien au-delà des aficionados des salles de boxe et des actionners des 80’s. Rocky c’est l’hymne à la motivation de tous ceux qui se sont sentis un jour sous-estimés par la vie. D’ailleurs Rocky c’est la vie.

Les sept métrages ont beau raconter peu pou proue toujours la même histoire (celle où il doit faire face à un adversaire dont personne ne pense qu’il peut le battre, mais grâce à son grand cœur et des séquences d’entraînement toutes plus cultes les unes que les autre, il finit par l’emporter à sa manière), la série exploite toute une palette de genres, que ce soit le film à Oscars, le nanard cosmique, l’œuvre intimiste ou le blockbuster sans états d’âmes.

En attendant la suite (car oui un huitième épisode est bel et bien dans les tuyaux), voici le classement définitif des films de la franchise, du pire au meilleur.

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7. ROCKY V

Si la suite de l’article peut porter à débats, l’entièreté de la Voie Lactée (Stallone en tête) s’accorde pour décerner le titre de pire Rocky de tous les temps à ce cinquième opus. Si comme beaucoup vous ne l’avez pas vu, ne vous forcez pas.

Sur le papier néanmoins l’idée d’un retour aux sources (et aux rues délabrées de Philadelphie) couplé avec celui du réalisateur du premier volet John G. Avildsen était plutôt bien vu. Mieux, la piste du passage de témoin n’augurait que du bon.

Au final pourtant, un peu comme la prélogie Star Wars ou Le Parrain III, beaucoup préfèrent la jouer comme si ce film n’avait jamais existé tant tout oscille entre le mauvais, l’exécrable et le pathétique.

Passent encore ce scénario qui essaye de nous faire gober que ce vilain petit canard de Paulie a dilapidé l’entièreté de la fortune de Rocky sans que personne n’y prête attention, l’acting désespérément désespérant de Stallone (il n’est pas le recordman de Razzie Awards pour rien) qui concurrence celui de Tommy Morrison (vrai poids lourds à la ville, chacun son métier), la musique de MC Hammer, l’enchevêtrement d’intrigues secondaires, ou ce combat final (« Mon ring c’est la rue ») filmé encore plus à la truelle que d’habitude.

Non, ce qui fait le plus tâche c’est la rupture avec l’esprit du personnage : ce qui devait être un baroud d’honneur classieux se transforme en gavage de melon où Stallone affirme en substance que Rocky est, était, et sera toujours le « vrai » champion.

Du coup la morale inhérente à chaque film (« quand tu deviens arrogant tu perds ») ne s’applique ici qu’au pauvre Tommy ‘The Machine’ Gunn, qui en sus fait bien pâle figure comparé à ses glorieux prédécesseurs.

Seul bon point, contrairement à ce qui était prévu initialement, Rocky ne meurt pas.

6. ROCKY II : LA REVANCHE

Le premier Rocky contait l’histoire d’un quidam qui se voyait offrir une seconde chance. Rocky 2 conte l’histoire d’un quidam à qui a déjà été offerte une seconde chance et qui se voit à nouveau offrir une seconde chance. Forcément ça sonne déjà moins bien.

Quasi remake du précédent, cette suite se veut plus caricaturale, voir cucul la praline : happy end attendu de tous, Mickey et Paulie réduits à des personnages de cartoons, jogging matinal en compagnie d’une nuée d’enfants sans parents pendant genre 27 bornes… et ce combat final qui ressemble plus à une bagarre de village gaulois qu’à de la boxe.

Rocky ou très certainement la pire garde basse jamais vue sur grand écran.

Le film ne manque cependant pas de moments forts, notamment grâce au panache d’un Apollo Creed plus Muhammad Ali que jamais, ou encore à ces dernières secondes épiques à souhait – mais comment font ces gens qui restent de marbre devant le plus que poignant « Yo Adrian I dit it! » ?

[Note à l’attention de ceux qui 37 ans après cherchent encore à attraper la poule, ne cherchez plus.]

5. ROCKY III

Paradoxalement, cet Œil du tigre est à la fois l’un des métrages les plus iconiques mais aussi l’un de ceux qui s’éloigne le plus de l’esprit originel.

Là où Rocky émigre à Los Angeles, Stallone inaugure lui une réalisation très MTV (montages resserrés et musique trop forte) qui a pour conséquence immédiate de raccourcir le film de 20 minutes – et encore on aurait bien aimé que disparaisse cette scène avec Hulk Hogan…

Le pas très Charlie Clubber Lang/Mister T campe un méchant de bande-dessinées tandis que les Survivors gratifient la décennie de l’un de ses tubes les plus increvables, et ce quel que soit le degré auquel il s’écoute

De son côté, Apollo passe du statut de rival à celui d’allié et ami, voir même un peu plus si l’on en juge par ces entraînements un peu trop moites et complices pour être honnêtes. Rarement deux hommes en shorties auront été vus autant s’amuser à la plage.

4. ROCKY BALBOA

« Un sixième Rocky ? Et qu’est-ce que je vais combattre l’arthrite ? Une artère bouchée ? » Voilà ce que répondait Sly à ceux qui lui demandaient une nouvelle suite. Seize ans après le dernier volet, c’est pourtant lui qui va porter à bout de bras ce projet dont une fois de plus personne ne croyait à part lui.

Là encore il faut accepter d’avaler un postulat de départ grand guignol (à croire qu’il s’agit d’une marque de fabrique), soit le fait qu’une simulation de jeux vidéo donne Rocky gagnant face au champion du monde et provoque illico la tenue d’un combat entre les deux hommes. #HumMouais

Outre l’aspect parodique pas toujours très fin, comme c’est souvent le cas dans la saga sont repris in extenso certains thèmes comme si de rien n’était. Ici les rapports père/ fils déjà traités dans le 5 (qui lui-même reprenait déjà les thématiques de la ruine financière et des chocs post-traumatiques).

Stallone n’a peut-être pas réalisé là son Impitoyable (ou alors en moins bien), mais qu’importe, il s’en sort plus qu’avec les honneurs en renouant avec l’esprit des débuts. Au-delà des qualités intrinsèques du film ce qui importe comme souvent dans la série c’est la sincérité, et ce Rocky Balboa n’en manque pas.

Et puis le film contient tout de même cette punchline qui sera son épitaphe : « It ain’t about how hard you hit. It’s about how hard you can get hit and keep moving forward. »

Rocky c’est la vie (bis).

3. CREED

La boxe se résume bien souvent à une question d’équilibre. La réussite de ce spin-off qui n’en est pas un s’en tient à ce principe. Jamais le réalisateur et co-scénariste Ryan Coogler ne force ou n’appuie trop, qu’il s’agisse de la partition mélo ou des hommages obligés.

Objet de critiques toutes plus élogieuses, Creed ne renouvelle certes pas le genre hautement balisé du film de boxe, mais déroule avec aisance une histoire qui mélange habilement recherche identitaire et dépassement de soi, héritage et transmission.

(La vie mec, la vie)

L’opus est de loin le plus réaliste de tous niveau boxe (bon attention c’est pas du 100% non plus hein) et le charismatique Michael B. Jordan incarne avec justesse ce fils illégitime qui passe sa vie entre deux chaises.

Reste que l’on ne va pas se mentir, on n’a d’yeux que pour un Sly gracieux et pataud qui accepte sans ciller de rendre les armes.

La voix de plus en plus caverneuse, les paupières de plus en plus lourdes, sa performance finit même par agacer tant on se prend à imaginer combien aurait pu être différente la carrière de celui que certains comparaient à ses débuts à Marlon Brando…

Sérieux combien de fois va-t-il réussir à nous faire chialer en allant se recueillir sur la tombe d’Adrian ?

Et si le film n’est pas exempt de petites longueurs et de quelques effets un peu téléphonés, depuis Million Dollar Baby on n’avait pas vu une scène de fin aussi touchante.

2. ROCKY

Les films de boxe ne parlent au fond jamais vraiment de boxe. Et c’est encore plus vrai pour Rocky.

Rocky c’est l’histoire d’un perdant de toujours qui encaisse les coups comme personne et se bat jusqu’au bout de lui-même pour prouver au monde qu’il peut tenir la distance.

Rocky c’est aussi l’histoire de Rocky et Adrian, deux cœurs solitaires qui découvrent qu’ils ont besoin l’un de l’autre.

Rocky c’est un pan de la classe populaire américaine, c’est le speech déchirant de Mickey qui voit passer devant lui sa dernière chance, c’est la performance que l’on prend encore aujourd’hui un peu trop pour acquise d’un Sylvester Stallone tout en retenue et en authenticité, et puis Rocky c’est cette fin sublime qui donne toute sa profondeur au film : Rocky perd sur le ring, Rocky gagne dans la vie.

Ce premier film ne ressemble à aucun autre de la série. Chaque scène, chaque ligne de dialogue compte.

1. ROCKY IV

Bon okay, ce quatrième volet est loin (mais alors très loin) d’être un bon film. Il s’agit d’ailleurs plus d’une succession de montages pompiers (en voiture, sous la neige, avec James Brown…), mais peu importe. Bourrin et débile, le plus gros succès commercial de la franchise cumule les distinctions.

À commencer par celle du combat le plus important de l’histoire de l’humanité, qui en plus d’avoir lieu un 25 décembre (Rocky IV meilleur film de Noël) met donc en jeu le sort du monde libre en prise à une vermine communiste alors au sommet de sa vilenie.

On aura ainsi droit à la séquence d’entraînement la plus wtfuckesque où Rocky en véritable homme du peuple (prends ça Karl Marx) soulève des charrettes à mains nues, abat des arbres et grimpe hurler à la cime des montagnes, au mépris de tout risque d’avalanche (et de pharyngite).

À chaque nouvelle vision il s’agit également de venger ceux qui trente ans après les faits sont encore dévastés par la mort d’Apollo Creed sous les gants du scandinavo-bolchévique Drago (alias le meilleur méchant de la série) que l’on déteste toujours autant pour son « If he dies, he dies ».

Enfin est délivrée la plus belle envolé lyrique du 20ème siècle, avec le désormais célèbre discours « si-vous-avez-changé-et-que-j’ai-changé-et-ben-tout-le-monde-peut-changer » (ou un truc dans le genre) qui bien que complètement dénué de la moindre once de second degré réussit là où Churchill, Hitler et Chuck Norris ont échoué.

Applaudi à l’unisson par un sosie de Mikhaïl Gorbatchev (à moins que ce ne soit le vrai) et tous les pontes du Parti unique, Rocky souhaite un Joyeux Noël à son fiston et met fin à la Guerre froide.

À la réflexion (et à l’exception de Terminator 2), Rocky IV a largement de quoi être considéré comme le meilleur film de tous les temps.

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